L'oiseau ou le bio carburant ? Une nouvelle folie,
Peu de temps avant Noël dernier, le premier ministre Britannique nous fît, semble-t-il, un discours, relatif au changements climatiques, compréhensif et plein de fougue, jamais
entendu de la part d'un chef de gouvernement outre-manche à en croire nos amis British dont l'ouverture à la protection de la nature n'est plus à démontrer.
Un tel évènement se devait de donner quelques espoirs. Et c'est en m'inspirant largement de ce discours que je vous livre la réflexion qui suit.
Dans le but urgent du désir de « faire quelque chose » il faut veiller à ce que les actions soient prises de façon logique et évidente. Certaines voies explorées à juste titre,
nous semblent aujourd'hui être des impasses. Je m'explique.
L'une d'entre elles est la croissance explosive des bio-carburants. Utiliser d'immenses surfaces de terres pour cultiver des céréales destinées à l'Ethanol plutôt qu'à l'alimentation
risque d'avoir un impact nuisible sur la faim dans le monde, mais sur un plan environnemental cela ne serait guère mieux.
Au fur et à mesure que le temps passe, l'évidence grandit de manière incontestable, que la réduction de CO², engendré par l'utilisation des bio-carburants de notre génération, est largement sur
évaluée, et que les bénéfices nets seront au mieux très faibles. Dans certains cas la production de bio-fiouls aura pour résultats l'effet contraire de celui souhaité, augmentant le risque
d'effet de serre et accélérant le changement de climat.
Il apparaît que la planète soit devenue folle de biocarburants ! Aux Etats-Unis les usines de productions de bio-carburants poussent comme des champignons après la pluie et
leur capacité est aujourd'hui à même de traiter bien plus de maïs que le sol américain n'est capable d'en produire.
La politique Européenne s'ajoute à cette demande croissante, augmentant par la même occasion le prix des cultures de par le monde, mais également la destruction des forêts humides, le
labourage de prairies, et l'assèchement de marais. C'est une pure folie utopique que de détruire tout un écosystème plein de vie et permettant l'absorption de carbone, au profit du développement
du bio fioul par les plantations de palmiers permettant la production de l'huile de palme.
La compétition entre les cultures alimentaires et celles destinées aux carburants incite la flambée des prix et affecte les campagnes autour de nous. Lorsque les prix du blé
s'envolent, les agriculteurs deviennent moins assidus quant à la protection de la faune et à laisser leur business subir des considérations environnementales.
En Angleterre des dirigeants agricoles ont fait croire aux différents ministères que les campagnes ne seraient que très peu affectées par leur nouvelle politique agricole. Cela paraît peu
vraisemblable car nous savons, dès à présent, qu'il existe de nombreux rapports qui nous laissent penser que les prédictions des agriculteurs ne seront jamais atteintes. Le déclin de la
population ornithologique, de nombreuses espèces, dans nos campagnes est en constante augmentation. Tout laisse penser que le respect de la bio-diversité y compris dans les cultures est le moyen
le plus sur de maintenir une grande diversité dans les espèces animales et en particulier parmi les oiseaux.
La course mondiale à la croissance des bio-carburants, conduite par les politiques gouvernementales, aura de toute évidence un impact sur la survie des oiseaux que nous rencontrons, lors
de nos ballades dans les campagnes, mais également sur la faune tropicale du tigre au moustique.
Cette course n'a aucun sens sur un plan économique. Ce la ne pourra qu'exacerber la famine dans le monde. Et, du moins pour un proche immédiat, cela ne fournira aucune réponse
significative quant à notre souci de contrôler, tant que faire se peut encore, le changement climatique. Un rapide changement de politique s'avère impératif, et pas seulement un bricolage,
avant que cette nouvelle forme de folie ne soit responsable de dommages incalculables. D'autres solutions existent, il suffirait peut être que nos hommes politiques s'accordent à devenir un rien
plus hermétique aux louanges des lobbies des tous horizons.
Je remercie au passage Graham WYNNE chief executive de la Royal Society for Protection of Birds (RSPB) et auteur de cette analyse, très largement partagée par votre
serviteur.
A méditer donc...très bonnes observations et à bientôt.
Pr.Orthinus.